Humeur : Au basket, les dés sont pipés

Humeur :  Au basket, les dés sont pipés
Par Amaury PRIEUR - 19.06.2002

« Les c…, ça ose tout. C’est même à ça qu’on les reconnaît. » Alors que la réplique culte des Tontons flingueurs fêtera ses 60 ans en 2023, certains continuent à prouver, dans le microcosme du basket, qu’ils n’ont décidément honte de rien.

On peut reprocher beaucoup de choses au football, mais jusqu’à preuve du contraire, le Paris Saint-Germain n’est toujours pas invité à vie en Ligue des champions, et il a bien fallu attendre la dernière journée de Ligue 1, cette saison, pour connaître l’identité du deuxième club français (Marseille) qualifié directement pour la C1.

Quant au projet de Super Ligue fermée porté par le Real Madrid ou la Juventus de Turin, il a déclenché un tel tollé, en avril 2021, que ses promoteurs ont dû le suspendre après seulement 48 heures.

En 2014, la Pro A… sur invitation
Dans le monde parallèle de la balle orange, en revanche, cela fait un moment, déjà, que les dirigeants foulent aux pieds l’éthique sportive, sans que cela n’émeuve grand monde, hormis les fans.

L’Euroligue, la reine des compétitions continentales, appartient à une société privée qui sélectionne les clubs participants sur critères financiers. En France, c’est l’ASVEL de Tony Parker qui a tiré le gros lot : l’an dernier, le club villeurbannais a obtenu une « licence permanente », qui lui garantit de disputer l’épreuve jusqu’en… 2031, quels que soient ses résultats sur la scène nationale.

La « vérité du terrain » ne compte donc plus. On l’a encore constaté jeudi, en apprenant que Paris et Bourg-en-Bresse, respectivement… 15e et 11e de l’Élite, avaient été sélectionnés pour participer à l’Eurocup – la deuxième coupe d’Europe – la saison prochaine. D’autres clubs mieux classés devront, eux, se contenter du championnat de France. Et on espère qu’ils ne se gêneront pas pour crier au scandale…

À un degré moindre, la SIG, septième de l’exercice écoulé, peut elle aussi se sentir lésée : pour avoir le “privilège” de jouer la Ligue des champions – épreuve concurrente de l’Eurocup, chapeautée par la Fédération internationale –, elle devra, de son côté, se coltiner un tournoi de qualification en septembre.

Mais au regard de son histoire, le club strasbourgeois n’est pas forcément le mieux placé pour s’insurger contre les entorses à la morale. En 2003, il n’avait évité la relégation en Pro B que grâce au passage précipité de l’Élite de 16 à 18 équipes. La mise en service du Rhenus était imminente, l’arrivée en Alsace du sélectionneur tricolore Alain Weisz était annoncée… Il n’en fallait pas plus pour que la Ligue nationale de basket s’assoie sur le verdict du parquet.

La confiance est rompue
Car oui, l’Euroligue n’a pas le monopole de l’immoralité. À l’échelle hexagonale aussi, les dés sont régulièrement pipés. En 2014, la LNB avait poussé le bouchon très loin, en inventant le concept de montées sur… dossier : en un claquement de doigts, Châlons/Reims et Rouen, respectivement 3e et… 14e de Pro B, avaient été promus en première division, sans l’avoir mérité sur le terrain.

En 2018, c’est la Fédération qui s’y était mise, en autorisant Paris, alors en N2, à racheter les droits sportifs de Hyères-Toulon et à gravir deux échelons pour atterrir directement dans l’antichambre de l’Élite. La liste des petites magouilles qui gangrènent le basket est hélas encore longue, et sur les réseaux sociaux, les supporters ne cachent plus leur écœurement.

Au soir de la dernière journée de l’Élite, le 17 mai, certains se demandaient même si la large victoire de Paris à Boulogne/Levallois (65-81) n’était pas le fruit d’un arrangement, le club de la capitale ayant à tout prix besoin d’un succès pour se sauver. Ils n’avaient certes pas l’ombre d’une preuve. Mais la confiance est rompue depuis belle lurette, et compte tenu de tous les précédents, on peut difficilement leur reprocher d’être suspicieux…

Merci, M. Prieur, de rappeler cela...

La Racing, la SIG, tjrs sauvés...
Faut surtout pas ternir l'image de la grande et belle strasbourgeoise...

Colmar et Mulhouse ont juste le droit de crever la gueule ouverte...

Ce n est plus au mérite, c est au fric.... mais comme dit, a part les fans, ça semble normal pour les instances.
Et après on s'étonne que les annonceurs et Tv ne s intéressent pas. Mais comment être sur de l intérêts du plus grand nombre quand la sélection n'est déjà pas faite suivant les bons critères.
Dommage...