[J.19] FC MULHOUSE - Vitré Aurore : 71- 74

Article presse du jour dans l'Alsace
par Sandrine Pays

Une soirée cauchemardesque

Les joueurs du FC Mulhouse ont concédé une nouvelle défaite à domicile, la septième en dix matches au Palais des sports, hier soir face à Vitré, l’avant-dernier de la N1 (71-74).

« Il y avait une équipe, il n’y en a plus. Pourquoi ? Je n’ai pas la réponse à cette question. Ce que je sais, en tout cas, c’est que nous allons nous retrouver en N2 si nous continuons comme ça. » Roland André en avait presque les larmes aux yeux, hier en fin de soirée, alors que le FCM, l’équipe dans laquelle il s’est tant et a tant investi, venait de concéder une nouvelle défaite à domicile, la septième en dix rencontres au Palais des sports. Et pas face à un cador de la N1, non, face à une modeste formation de Vitré, 17e et avant-dernière du classement et bien sûr ravie de l’aubaine (71-74).

Les Mulhousiens, déjà en danger face à une concurrence toujours plus rude, se devaient de l’emporter. Et ils le savaient parfaitement. Mais ils ont une fois de plus raté le coche. Incompréhensible.

Comme trop souvent ces derniers temps, ils ont encore raté leur entrée en matière. Inconsistants des deux côtés du terrain, ils ont laissé leurs adversaires prendre leurs marques et imposer leur loi. Le verdict était déjà sans appel après quelques minutes : onze points de retard (5-16 à la 7e , 7-18 à la 8e ). Manque d’efficacité en attaque et de rigueur en défense, ils semblaient alors incapables de réagir face à un Wilbert Brown qui a parfaitement justifié son statut de meilleur marqueur de la division (10 points dans ce premier quart-temps). Heureusement pour eux, Jonathan Godin limitait les dégâts grâce à trois paniers dont deux derrière l’arc (16-20 à la 10e ).

En réel danger

Les joueurs locaux ne lâchaient pas prise et finissaient par revenir à hauteur des visiteurs (26-26 à la 16e ) avant de prendre enfin l’avantage (29-26 à la 17e ). Alors qu’on les imaginait poursuivre sur leur lancée et distancer des adversaires n’ayant rien d’exceptionnel si ce n’est leur opiniâtreté, ils ne parvenaient pas à creuser l’écart et restaient sous la menace des hommes de Zoran Durdevic (36-33 à la 20e ).

Au retour des vestiaires, les protégés de Jamel Benabid maintenaient le cap (40-33 à la 22e ) et semblaient alors se diriger vers leur neuvième victoire de la saison. Mais ils se montraient souvent trop fébriles, confondant vitesse et précipitation, faisant des mauvais choix ou hésitant même parfois à prendre leurs responsabilités. Dans ces conditions, bien sûr, il leur était impossible de conserver leur avance, sans parler de la faire fructifier. Le pire finit donc par arriver. Après une première alerte à la fin du troisième acte (45-45 à la 28e ), ils se retrouvaient à nouveau menés au milieu du quatrième (62-63 à la 34e , 64-68 à la 37e ).

Là où ils auraient sans doute réagi il y a quelques semaines encore, là où ils auraient jeté toutes leurs forces dans la bataille et puisé dans leurs ultimes réserves pour repartir de l’avant, ils ne trouvaient pas la solution pour inverser la tendance. Certains d’entre eux tentaient bien le tout pour le tout, mais cela ne suffisait pas. Comme paralysés, presque résignés, ils assistaient au triomphe de Vitréens qui géraient le money-time sans problème particulier (71-74).

Aujourd’hui, les Mulhousiens sont en réel danger. Ils doivent se reprendre sans attendre. Mais en ont-ils les moyens ?

Mulhouse. Palais des sports. Quart-temps : 16-20, 20-13 (36-33), 15-17 (51-50), 20-4. Arbitrage de MM. Vigne et Boury. Environ 800 spectateurs.

FC Mulhouse : 28 paniers sur 71 tirs (39 %), dont 10 sur 31 à trois points (32 %) ; 5 lancers francs sur 11 (45 %) ; 40 rebonds (Benkloua 11), dont 15 offensifs (Benkloua 8 ) et 25 défensifs (Brown 8 ) ; 13 passes décisives (Bichard 5) ; 10 pertes de balle ; 5 interceptions (Njiba 3) ; 3 contres (Brown 2) ; 15 fautes personnelles.

Les points : Njiba 15, Brown 12, Bichard 10, Bigote 9, Vinson 2 puis Godin 16, Benkloua 6, Mendy 1, Gitta 0.

Vitré : 29 paniers sur 62 tirs (47 %), dont 5 sur 19 à trois points (26 %) ; 11 lancers francs sur 15 (73 %) ; 39 rebonds (Miskovic 10), dont 9 offensifs (Miskovic 4) et 30 défensifs (Brown 7) ; 21 passes décisives (Belkessa 7) ; 8 pertes de balle (Ceskovic 3) ; 5 interceptions ; 1 contre ; 16 fautes personnelles.

Les points : Brown 24, Belkessa 13, Miskovic 11, Merie 7, Ceskovic 0 puis Foucault 8, Quincy Jones 7, Akadiri-Soumaila 4.

L'article presse du jour dans l'Alsace
par Sandrine Pays

L’heure est grave

Les joueurs du FC Mulhouse ont enregistré samedi soir au Palais des sports face à Vitré une septième défaite en huit matches (71-74) et sont désormais dans une situation critique. Tout n’est toutefois pas encore perdu à condition de se reprendre dans les plus brefs délais.

Samedi soir au Palais des sports, plus d’une heure après le coup de sifflet qui avait mis un terme à la rencontre perdue par le FCM face à Vitré (71-74), le staff et les joueurs mulhousiens n’étaient toujours pas sortis des vestiaires. Jamais, depuis le début de la saison, le débriefing d’après match n’avait duré aussi longtemps. Preuve que l’heure est grave.

Il faut dire que l’équipe traverse une sale période. Après avoir gagné à Berck, elle a enchaîné trois défaites face à des adversaires à sa portée, à Angers puis face à Challans et Vitré, et s’enfonce peu à peu dans les profondeurs du classement de la N1 alors que certains de ses concurrents directs dans la course au maintien semblent au contraire sur une pente ascendante et se font de plus en plus menaçants. Il reste certes encore 15 journées de championnat, mais les places seront chères pour sauver sa peau, puisque quatre équipes - celles qui occuperont fin avril les 14e , 15e , 16e et 17e places, le Centre Fédéral ne risquant rien - se retrouveront en N2 en septembre.

De nombreux blessés

La lutte est donc rude pour éviter un tel sort, comme le prouvent les changements, et parfois même les remaniements, auxquels procèdent certains clubs pour mener à bien ce qu’il faut bien appeler de véritables opérations commando. Le FCM en avait d’ailleurs été un parfait exemple lors du précédent exercice, lorsqu’il avait fait signer Ron Yates, Mathieu Bigote et Eric Boateng en cours de route et avait par la suite réalisé un cycle retour exceptionnel qui lui avait permis de prendre part aux play-offs.

Depuis, la donne a changé et le club, dont la masse salariale a été encadrée et limitée à 303 000 € par la FFBB, n’a plus les moyens de se renforcer. Il doit donc se débrouiller avec les moyens du bord et croiser les doigts en espérant être épargné au maximum par les blessures. Ce qui, malheureusement pour lui, n’est pas le cas, puisque la plupart des joueurs ont été contraints, à un moment ou à un autre, à un repos forcé plus ou moins long.

Anthony Brown, l’un des deux Américains du FCM, a été le premier à rejoindre l’infirmerie en raison d’une hernie discale. Et il y est resté un bon moment, puisqu’il n’a rejoint ses coéquipiers sur le terrain qu’au début du mois de janvier, lors du match face à Caen. Après des débuts prometteurs (meilleure évaluation du FCM face à Caen puis à Berck avec Mathieu Bigote), il s’est ensuite montré nettement moins à son avantage, tout comme son compatriote Durell Vinson, n’apportant pas tout ce qu’un joueur comme lui, qui présentait des stats intéressantes lorsqu’il était à Blois, est censé apporter.

Pire : aussi paradoxal que cela puisse paraître, l’équipe donne l’impression de jouer moins bien depuis qu’il en fait partie - et n’a d’ailleurs gagné depuis qu’un seul match sur quatre. L’intérieur US n’est évidemment pas le seul responsable des mauvais résultats enregistrés récemment et il serait injuste de lui faire porter le chapeau.

Un autre visage

D’une façon générale, les Mulhousiens n’affichent plus, et c’est flagrant au Palais des sports, le même visage qu’il y a quelques semaines encore. Eux qui ont déjà prouvé à maintes reprises qu’ils sont capables de battre des adversaires a priori hors de portée et de signer des exploits à l’extérieur, mais aussi de se sortir d’un mauvais pas et d’inverser une situation qui paraissait compromise, semblent parfois oublier tout ce qui fait leur force. Et oublier du coup un collectif qui leur a pourtant permis d’éviter le pire plus d’une fois.

À se demander si l’entente affichée dans les propos des uns et des autres est encore bien réelle. À se demander, aussi, si les joueurs et l’entraîneur, Jamel Benabid, qui n’a pas souhaité s’exprimer après le match de ce week-end, sont toujours sur la même longueur d’onde et prêts à continuer ensemble.

Aujourd’hui, le FCM est dans une situation critique. Mais tout n’est pas perdu. Il peut encore repartir de l’avant. À condition de faire les bons choix. À condition de reprendre confiance et de réagir sans plus attendre. Après avoir enregistré face à Vitré une septième défaite en huit matches et en dix confrontations à domicile, il doit décrocher sa neuvième victoire de la saison au plus vite.